Les incontournables de la province d’Ha Giang : De la porte du ciel à Dong Van – Meo Vac

Ha Giang

On arrive ici dans la plus grande ville de la province et pourtant, tout y est calme, serein, nous sommes loin de l’agitation frénétique de Hanoï.

Sur la place principale au cœur de la ville en bordure de la rivière Claire ne manquez pas de faire un stop sur la place du 26 mars.

Le 26 mars 1961, l’oncle Ho (le président Ho Chi Minh) s’est adressé à plus de 16 000 fonctionnaires, employés et habitants de la province de Ha Giang. Il a loué et honoré les contributions de Ha Giang à la construction du socialisme au Vietnam.

Depuis lors, cet endroit est considéré comme un lieu historique de la province de Ha Giang.

Le 2 septembre 2005, le  monument “Oncle Ho et les habitants de la province de Ha Giang” a été inauguré solennellement sur la place du 26 mars.

De l’autre côté de la place, en traversant la rue, un jardin longe en surplomb la rivière Sông Lô (rivière Claire).

Il y a ici quelques statues représentant les signes du calendrier lunaire…cheval, coq, etc. Si vous suivez le jardin jusqu’au prochain carrefour en laissant la place dans votre dos vous arriverez au niveau du pont et sur la chaussée d’en face, un musée. Il est consacré à la région:

Conditions naturelles et habitants de Ha Giang – géologie et quelques costumes des 14 groupes ethniques locales.

Préhistoire et histoire ancienne de Ha Giang – collection d’outils en pierre datant d’il y a 30 000 à 4 000 ans – modèle de vie des peuples primitifs dans les grottes – superbe collection de tambours en bronze (12 pièces) – collection de céramiques et documents historiques.

Ha Giang dans la période contre les envahisseurs étrangers – Ha Giang dans 2 guerres de résistance (contre la France et l’Amérique) – Photos de l’ouverture de la route Hanh Phuc (village de Hiang-Dong Van), 1959-1965.

Réalisations dans la construction nationale et la défense de l’armée et du peuple de Ha Giang de 1975 à nos jours.

La porte du Ciel 

A 1500m d’altitude, à 45 km de Ha Giang, avant Tam Son – Quan Ba.

C’est le début de la fabuleuse route du bonheur, la porte d’entrée pour accéder aux hauts plateaux de Dong Van.

En 1939, on y a construit un mur de pierre et une porte en bois pour marquer le passage.

Cet endroit est considérée comme la limite du ciel et de la terre, debout au sommet de la montagne on peut voir tout le panorama des montagnes et des forêts du nord-ouest.

Quan Ba

C’est ici que se trouvent les montagnes jumelles, une belle curiosité:

La légende raconte qu’il était une fois, dans ce pays, un bel homme H’mong qui avait le talent de jouer de la flûte. Sa musique ressemblait au son d’un ruisseau, au son d’un oiseau, d’une forêt profonde…

Il y avait une fée dans le ciel appelée belle fleur. Un jour, elle entendit le son de la flûte Hmong et suivit le vent pour s’échapper du paradis et chercher le joueur. Tombée amoureuse de l’homme Hmong, elle décide de rester sur cette terre avec celui qui devint son mari. Des années plus tard, ils ont un beau garçon.

L’empereur de jade découvrit qu’elle s’était échappée dans le monde. En colère il ordonne à son serviteur de descendre sur terre et de ramener la belle princesse au ciel. Mais son enfant est encore très petit, seul son mari ne pouvait nourrir l’enfant. Elle pria, supplia de rester dans le monde d’en bas mais personne ne céda, elle décida donc de laisser ses seins sur le monde.

Quand l’enfant fut grand la poitrine se transforma en deux montagnes en forme de seins.

Sa Phin, son marché et son palais des rois Hmong

Vuong Chinh Duc prit part à la résistance locale des Hmong contre les envahisseurs chinois. Puis, il se fit proclamer roi des Mèo (Hmong).

En 1898, Vuong Chinh Duc fit construire son palais qui fut achevé en 1903 et coûta 15.000 piastres.
Le palais a été construit selon le style bastille, entouré d’un mur de pierres de 2m de haut et de 60-70 cm d’épaisseur. Sa conception reflète un mélange d’architecture ancienne chinoise et occidentale.

Ce sont les géomaticiens chinois qui ont décidé du site de Sa Phin pour l’édification de ce château. La parcelle de terrain choisie avait une forme de bonne augure, celle d’une carapace de tortue.

A l’avant, les deux montagnes en forme de plateau laissaient imaginer une vie prospère.

A l’arrière la chaîne de montagnes en arc de cercle semble couvrir et protéger le site.

Tout présageait que les descendants de la famille Vuong deviendraient riches s’ils vivaient là!

Dans ce palais, à l’extérieur ce sont d’épaisses murailles sculptées, des pierres et des bois précieux à l’intérieur et un toit couvert de tuiles yin-yang disposées harmonieusement. Et partout, que se soit sur la pierre ou le bois, des sculptures de dragons, de phénix, de chauve-souris…qui symbolisent la prospérité et la longévité d’une famille de haut rang.

Le chantier a duré  huit ans avec un bon nombre d’artisans de talent, certains venus de Chine et de nombreux travailleurs locaux.

Marché de Sa Phin:

Il se tient devant le palais des Hmong et dans les rues adjacentes. Très fréquenté, Sa Phin est l’un des quatre marchés à reculé du plateau rocheux qui à lieu tous les 6 jours. Le marché démarre tôt le matin jusqu’à environ 15h-16h, de nombreuses ethnies se déplacent ici pour y proposer leurs produits, faire des achats et rencontrer les autres. Il est considéré comme un marché de l’amour unique, lieu de rencontre privilégié de futures unions.

Dong Van

Nous voici arrivés au cœur du plateau karstique dans la jolie petite ville de Dong Van, elle a su conserver malgré un modernisme naissant son cachet avec son vieux quartier préservé. Nichée au cœur d’une vallée ceinte de pitons karstiques, avec quelques rizières alentours, on y respire une belle atmosphère.

Dong Van, c’est simple, on y arrive par une large rue bordée de commerces en tout genres, des restaurants locaux où l’on mangera une soupe de nouilles assis sur de petits tabourets, de petits hôtels, avec, en parallèle et en arrière plan le grand marché (hebdomadaire et du dimanche).

Poursuivant notre chemin, au carrefour, sur la gauche, l’ancien marché devenu aujourd’hui la place de vente et de présentation de produits ethniques.

En avançant dans ce marché ethnique et en continuant votre cheminement vous arrivez enfin sur le vieux Dong Van, préservé, authentique et si joli. Si vous allez plus loin, votre promenade vous conduira aux rizières. Là vous aurez la chance d’y voir les gens travailler leur lopin ou pêcher les anguilles.

Sur les hauteur à la sortie de la ville on aperçoit, perché sur un piton, un ancien fort français (construit en 1890 et évacué en 1945), la grimpette est rude mais la vue de là haut est imprenable!

Lung Cu

Lung Cu, c’est à la frontière chinoise, plein nord de Dong Van. Le site du porte drapeau est le plus connu du Vietnam et sans doute le plus visité. Il faut dire qu’au delà de la symbolique l’endroit est beau, vous avez une vue à 360° depuis le haut et sur la Chine aussi.

Pour arriver au monument il faudra gravir, par un chemin bien aménagé, la colline qui porte ce bel ensemble, symbole sacré de la souveraineté nationale.

Le drapeau mesure 54m2 et à sa base sont gravées les figures des 54 ethnies sœurs qui peuplent le Vietnam.

Ce marquage de frontière existe depuis la dynastie des Ly au XIe siècle, c’est le lieutenant Ly Thuong Kiet qui posa le drapeau national sur le sommet du mont du Dragon.

Lung Cu c’est aussi le pays de l’ethnie Lo Lo Hoa (Lo Lo bariolés), les costumes de cette ethnie sont époustouflants, colorés et complexes, il faut pas moins de deux à trois ans pour sa confection.

Vous pourrez les rencontrer au beau village de Lo Lo Chai à 2 kilomètres de Lung Cu.

Les Lolo du village de Lo Lo Chai possèdent deux anciens tambours, un féminin et un masculin, vieux de plusieurs milliers d’années (âge de bronze DongSon), tambours de cérémonie géants et distinctifs en bronze richement décorés de scènes rituelles et de représentations de guerriers. Ils sont conservés par deux familles de notables du village.

Dans ce pays de pierres et aride, la légende dit:

Autrefois, dans cette région, la vie était très dure à cause du manque d’eau. La légende dit qu’un dragon sacré a atterri sur le sommet de Lung Cu et qu’en quittant la terre avant de remonter au ciel, il a, par bonté, laissé aux villageois, ses yeux qui se sont transformés en deux lacs demi-circulaires. Le premier appartient aux Hmong et le second, aux Lolo.

La route du col du Ma Pi Leng

Depuis Dong Van direction Meo Vac par le célèbre col du Ma Pi Leng (col du nez du cheval).

Sur 20 km, à flanc de montagne, cette route la plus emblématique du Vietnam, la route du bonheur, vous offrira, si les nuages ne s’en mêlent pas, une vue époustouflante sur le canyon de Tu San et la rivière Nho Qué à 800 m en contrebas.

Les arrêts photo s’imposent à presque chaque virage!

De bas en haut sur les pitons les Hmong, travailleurs acharnés, ont défriché et planté au milieu des cailloux, du maïs, du chanvre, du sarrasin et parfois du riz en fond de vallée. Ici la vie est rude, le froid bien pinçant en hivers, l’eau rare, les gens qui vivent là sont pauvres, démunis de tout ou presque.

Ils vivent, au-dessus des nuages, au-dessus du monde, dans de petites maison de pierre et de bois accrochées aux pentes des montagnes ou dans le creux de petites vallées.

Meo Vac

Est surnommé  “Le nid d’aigle des Hmong blancs”, ils y sont majoritairement présents.

C’est là que l’on quitte doucement les hautes montagnes aux profonds canyons pour glisser vers des vallées un tout petit peu plus larges.

Les cultures et les élevages sont un peu plus importants à partir d’ici, on cultive le maïs bien sur mais aussi du colza, des fruitiers (les pruniers, les pêchers), du sarrasin à l’automne. Depuis peu l’accent est mis sur l’élevage de bovins et la production de miel de menthe.

Son marché dominical avec son marché aux bœufs est le plus grand marché aux animaux de cette province. Pour s’y rendre les Hmong, les Dao, mettent leurs plus belles tenues. Ils viennent y commercer, légumes, fruits, viandes, plantes médicinales, étoffes tintées…et négocier de futurs mariages. Les mariages consanguins sont interdits chez les ethnies, le marché est donc le lieu idéal de rencontre entre villages éloignés et groupes qui ne seront pas de la même lignée.