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Les Ede du Vietnam

Les Ede du Vietnam

Présentation – origine

La langue Ede, (ou Rhade, pour les français quand ils la découvrent, elle est apparentée à la langue Cham) appartient au groupe des langues malayo-polynésiennes (famille des langues austronésiennes). Les traces de l’origine du peuple Ede se reflètent dans les épopées, l’art architectural et les arts visuels populaires.

Les Ede sont des résidents des hauts plateaux du centre. Ils ont d’abord élu domicile dans le centre du Vietnam, dans des régions maritimes, avant de déménager en hauteur, vers le Tay Nguyen. Ils se situent dans les régions de Dak Lak et Gia Lai pour la partie des hauts plateaux, de Khanh Hoa, et de Phu Yen pour la partie littorale.

Ils ont toujours en mémoire l’eau et le bateau, leur maison a la forme d’un long bateau…

La communauté Ede est encore une société aux fortes traditions matriarcales.

Cultures vivrières

Les Ede cultivent principalement le riz pluvial sur brûlis selon un régime de rotation.

Après une période de culture de 5 à 8 ans, pour une seule variété, les champs sont laissés en jachère pour que la forêt se régénère puis ils reviennent défricher et brûler.

Certains villages pratiquent la riziculture inondée, la terre est alors piétinée par les buffles et les hommes repiquent les plants de riz. Ces cultures ne sont possibles que dans des endroits où l’eau est en abondance.

Les Ede ont évolué vers la culture de plantes telles que le caféier, l’hévéa, le poivrier…

Les Ede cultivent aussi, sur une seule parcelle de terrain, toute une diversité de plantes et légumes, des courges, du coton. Ils élèvent des volailles, buffles, chèvres et porcs.

Les maisons – les villages

Les Ede vivent dans des villages appelés buon d’une vingtaine à une cinquantaine de maisons, chacune regroupant plusieurs familles.

La maison construite sur pilotis, peu élevée, s’étend en une longueur qui peut atteindre jusqu’à 100 mètres en fonction de la taille de la famille. Elle a une forme de bateau avec des cadres en bois dur, des planchers et des murs en bambou, elle est surmontée d’un haut toit de chaume. L’espace intérieur est divisé en deux parties verticales. La première partie s’appelle Gah, c’est à la fois un salon et un lieu communautaire pour toute la famille matriarcale. La dernière partie, appelée Ok, est destinée aux couples mariés qui vivent dans chaque pièce séparée par une cloison en bambou.

La maison longue est une construction qui traduit les caractéristiques culturelles des Ede, une société matrilinéaire, les sculptures de seins féminins que l’on trouve sur l’escalier situé à l’extrémité et sur les poteaux dans la maison en sont l’un des symboles les plus frappants.

La famille

La filiation y est matrilinéaire et les enfants sont sous l’autorité de la khoa sang, la cheffe de famille qui est la plus âgée des femmes et qui se doit de régler les conflits internes et de préserver l’héritage familial.

Les enfants portent le nom de leur mère et les fils n’ont pas droit à l’héritage.

Une fois marié, l’homme vient vivre chez sa femme et n’a pas d’influence sur les décisions de la belle-famille, si jamais sa femme venait à mourir il n’est pas rare que le veuf aille vivre avec les sœurs de son épouse. Les filles héritent des biens de leurs parents, c’est la fille cadette qui prend en charge la maison et soin de ses parents. Lorsqu’une fille se marie, la maison se rallonge pour accueillir la nouvelle famille.

Les costumes

Les femmes portent une tunique à longues manches rouges et noires qui comptent deux rangs de nœuds sur les épaules. Elles portent une longue jupe qui leur descend jusqu’aux pieds.

Quant aux hommes, ils portent aussi des tuniques, mais plus colorées et plus longues que celles des femmes.

Les motifs récurrents sur les costumes des Ede sont des figures géométriques. Autrefois, ils tissaient eux-mêmes et teintaient leurs tissus avec différents types d’écorces d’arbres et de fruits. Aujourd’hui, ils ont tendance à confectionner des vêtements avec des fils achetés. Les costumes traditionnels ne sont plus portés que lors des fêtes villageoises. Avec les gongs, ces costumes rouges et noirs constituent un patrimoine culturel que tous les Ede dignes de ce nom tiennent à préserver.

Les croyances

Les Ede célèbrent le Têt en décembre (calendrier lunaire) juste après la récolte.

Chaque année, quand arrive le temps de «façonner la terre» dans les hauts plateaux du Centre (de mars à décembre), les Ede organisent un grand nombre de fêtes et cérémonies pour attirer les bonnes grâces du Ciel. Elles sont très diverses: cérémonie de culture du riz, sollicitation de la pluie, culte du Dieu du vent, etc. La cérémonie de Lê Câu Mùa (invocation de la pluie et des bonnes récoltes), est destinée à marquer l’entrée dans une nouvelle période de culture et de chasse, en invoquant un temps clément et la prospérité.

La cérémonie se tient au 3e et 4e mois lunaire (avril – mai), elle concerne tout le village et les habitants ne vont pas aux champs, ils restent au village pendant des jours pour sa préparation et son organisation.

Les Ede abattent en sacrifice des cochons et des poulets, le sacrifice du buffle étant maintenant plus rare. Ils boivent du «ruou cân» (alcool de riz à siroter avec une paille en bambou), jouent des gongs et pratiquent des danses traditionnelles.

On pile du “riz nouveau ” en priant pour des récoltes abondantes et on joue à des jeux folkloriques.

Les grandes divinités vénérées sont le créateur Aê Diê et la déesse Aduôn, les objets de culte se composent d’un Puk (Sang Yang), une modélisation à base de riz de deux étages, symbolisant l’abondance.

Les dieux agricoles sont considérés comme bienheureux.

Le tonnerre, la foudre, les orages, les inondations et les fantômes sont considérés comme des esprits maléfiques.

Les d’Ede vénèrent les rois du Feu et de l’Eau parmi une foule d’esprits animistes. Ils érigent également une maison funéraire sur leurs tombes.

L’art

Leur patrimoine culturel, transmis oralement, est très riche et compte une mythologie variée, de nombreux contes, poèmes, chansons populaires, chansons lyriques, proverbes, dictons et épopées.

Le khan est une épopée, une narration en forme «d’immersion» accompagnée de quelques mouvements pour transmettre les émotions.

Les chansons folkloriques: il existe des chansons réciproques (chants alternés), des chansons de jeu, des chansons de généalogie…

La musique de fond des Ede est célèbre par son jeu de gongs.

Aucune fête, aucune activité culturelle de la communauté ne peut être sans les gongs.

À côté des gongs se trouvent des instruments de musique faits de bambou et de coquilles, de calebasse séchées.

Ces instruments sont quasi semblables à ceux des autres groupes ethniques des hauts plateaux du centre mais avec des techniques de fabrication plus ou moins uniques.

L’artisanat est développé mais reste pour leur utilisation personnelle.

Lorsqu’ils trouvent de l’argile ils fabriquent bols, jarres etc… Ils sont vanneurs, tisseurs et forgerons. Il n’est pas rare que durant la saison de la moisson du riz, la forge tourne sans arrêt afin de réparer et fournir les outils aux agriculteurs.

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