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Le culte des ancêtres chez les Vietnamiens

Chez les Vietnamiens, le culte des ancêtres, partie intégrante de la culture du pays, montre le respect dû au passé et l’espoir pour l’avenir.

Il résulte d’une croyance ancienne, celle d’un monde visible, celui des vivants et d’un monde invisible, celui des défunts.

Dans le monde invisible évoluent les esprits: des génies, les esprits protecteurs, ceux des héros historiques ou mythologiques et aussi ceux des démons, des âmes errantes… et bien sûr ceux des défunts de la famille.

Ces mondes s’influencent mutuellement, par exemple, l’esprit d’un défunt peut donner sa protection à un projet, personnel, professionnel, immobilier, etc, en contrepartie, les vivants doivent s’assurer d’honorer les esprits qu’ils invoquent et bien sûr celui des ancêtres.

Les vietnamiens pensent que leurs défunts sont toujours vivants dans l’au-delà  en compagnie de génies, ceux protecteurs du foyer par exemple, leurs âmes ont donc la capacité d’intervenir dans l’existence des vivants.

Aussi, la majorité des familles vietnamiennes a un autel des ancêtres.

L’autel des ancêtre est le lieu où reviennent les âmes des défunts, dans la maison, avec leurs vivants.

C’est pourquoi les grands événements de la famille sont décidés ou fêtés devant l’autel, sous la bienveillante surveillance des ancêtres, comme: le mariage, l’anniversaire des défunts (traditionnellement avant l’arrivée des français on ne célébrait que l’anniversaire des défunts, celui de leur mort principalement, aujourd’hui on fête aussi le jour de naissance des vivants), le nouvelle An lunaire (le Têt)….

Le Têt est la fête la plus importante de l’année qui réunit la famille devant l’autel. C’est l’occasion pour les descendants d’inviter les âmes de leurs ancêtres à se joindre à la célébration.

La fêtes des ancêtres, Vu Lan, occupe elle aussi une place primordiale.

La taille des autels est variable en fonction de la situation sociale et financière de la famille. Il sera en bois, en faïence, en bronze ou matériaux précieux pour les plus riches. Il doit être situé dans la maison, dans un endroit élevé, propre et respectueux, souvent dans la pièce principale, parfois une pièce haute lui est dédiée. Il sera de préférence orienté sud, direction de la créativité pleine d’énergie.

Sur chaque autel il doit y avoir : trois petits pots d’encens, le plus grand sera central et dédié au Bouddha, de part et d’autre, celui des génies du foyer et celui des ancêtres, deux vases de fleurs, les «tablettes» du ou des défunts, deux belles assiettes pour présenter les offrandes préférées du défunt – une bouteille de vin, d’alcool, un ensemble de théières et de tasses, des bougies et des bâtonnets d’encens (la flamme et la fumée en s’élevant relient le monde des vivants à celui des disparus).

Sur les tablettes étaient inscrits les qualités du défunt, son nom, les heures et dates exactes de sa naissance et de son décès, aujourd’hui elles sont remplacées par une photo de chaque défunt.

Les baguettes d’encens sont considérées comme le pont reliant 2 mondes: celui des morts, génies en haut dans le ciel au celui des vivants en bas sur terre.

Autrefois, pour entrer en contact avec leurs défunts et leur envoyer des messages, les vivants d’en bas, allumaient du feu, sa fumée s’élevant vers le  haut, vers le ciel, véhiculait jusqu’à leurs défunts leurs messages, leurs vœux, ainsi que leurs envies, souvent des souhaits de bonne récolte, de bonheur et de prospérité.

Les baguettes d’encens ont progressivement remplacé le feu, tout en gardant le même pouvoir de véhicule : sa fumée s’élève vers le haut en assurant le lien les 2 mondes.

Le culte est généralement assumé par les fils, les filles n’étant autorisées à s’occuper de l’autel des ancêtres que si elles n’ont pas de frères.

C’est une malédiction pour un Vietnamien de mourir sans laisser d’enfants, puisque, n’ayant pas d’autel pour revenir parmi les vivants, son âme sera condamnée à errer…Les âmes errantes (cô hôn en vietnamien), sont les morts solitaires ou oubliés.

Afin de les apaiser on les fête un fois par an, à l’extérieur des maisons, tout en rendant hommage aux ancêtres (fête Vu Lan).

Le 15ème jour du 7ème mois lunaire, les âmes errantes sont autorisées à rendre visite aux vivants.

Toutes les familles sont invitées à offrir des victuailles sous la forme d’offrandes (soupe de riz, galettes, bonbons, fruits…).

La coutume est aussi d’acheter des objets confectionnés en papier (chaussures, vélos, villas, téléphones portables, argent…) dits papiers votifs. Ces papiers votifs, papiers de prières, sont répartis en petites parts pour contenter toutes les âmes errantes venant rendre visite aux vivants. Ils seront brûlés sur la rue, à l’extérieur, la fumée conduira les présents aux âmes qui seront ainsi pourvues de tout les biens pour une année entière.

Ce même jour seront aussi célébrés les ancêtres de la maison devant l’autel, à l’intérieur, avec des offrandes de même type que pour les âmes errantes.

Les offrandes de l’autel des ancêtres sont variées : 5 fruits (surtout pour le Têt), fleurs, alcool, encens, pâtisseries…on les présente le 15ème jour et le 30ème jour de chaque mois lunaire.

Il convient d’entretenir souvent l’autel, il doit rester propre, l’eau doit être claire, les fruits frais et les fleurs changées.

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