Les Ma du Vietnam

C’est sur les hauts plateaux du centre qu’avec l’agence locale Vietnam Évasion, nous allons rendre visite au peuple Ma.

La présence de l’ethnie Ma au Vietnam remonte à des temps immémoriaux.

Ils se sont établis dans les régions montagneuses du sud, des hauts plateaux du centre, depuis des générations.

Le territoire des Ma s’étend principalement dans la région des hauts plateaux de Dalat, province de Lam Dong, vers la réserve de Ta Dung.

Une partie se trouve dans la zone de la forêt du parc national de Cat Tien et dans les provinces de Binh Phuoc et Dong Nai.

L’ethnie Ma appartient au groupe linguistique Mon-Khmer,

Cette ethnie comprend trois sous groupes : Chau Ma, Cho Ma, Che Ma, sa population est de plus de 50 000 âmes.

Votre voyage sur les hauts plateaux du centre ouvre la voie aux découvertes authentiques.

La rencontre avec l’ethnie Ma, qui a conservé de nombreuses coutumes et croyances culturelles, est fascinante !

La famille

La famille Ma est patriarcale.

C’est la famille du garçon qui initie le mariage.

Après la cérémonie, si la famille du marié paie la totalité de la dot, le couple restera huit jours chez la fille. Dans le cas contraire, l’homme habite et travaille avec la famille de la mariée jusqu’à ce que tout soit entièrement payé.

À la naissance d’un garçon, le placenta est enterré dans une calebasse devant la maison; si une fille naît, le placenta est enterré derrière la maison.

Le 8ᵉ jour, la mère emmène son enfant prendre le soleil. Le fils doit porter une arbalète et un couteau aiguisé, la fille porte un panier, une hache et un sac de riz.

Au décès, les haches, les jarres et les vêtements sont enterrés dans la même tombe. La tombe est abandonnée et les personnes en deuil doivent s’abstenir de pénétrer dans la forêt ou dans les champs pendant sept jours.

La maison traditionnelle

Reflet d’une harmonie entre l’homme et la nature, les habitations de l’ethnie Ma sont construites en bambou et en bois.

Autrefois, 20 à 30 ménages cohabitaient dans de longues maisons.

Chaque longue maison représente une lignée familiale ; les nouveaux ménages construisent une nouvelle pièce accolée aux autres.

Chaque petite famille vivant dans la maison a sa propre cuisine, certaines maisons ont jusqu’à 10 à 14 cuisines disposées en rangée sur toute la longueur de la maison.

En plus des cuisines séparées, il y a une cuisine principale, uniquement réservée à la réception des invités, le lieu où se déroulent d’importants rituels.

Lors de cérémonies de baptême, de mariage, de culte d’une nouvelle maison, tous les membres du clan se rassemblent autour du foyer de la cuisine principale au son magique des gongs.

Autour de la maison, il y a plusieurs greniers à riz posés sur des plateformes élevées.

Les piliers des greniers sont tous décorés selon les motifs culturels.

Dans les villages Ma, la société est composée de clans ou de groupes familiaux étendus, l’entraide et la solidarité jouent un rôle central.

Les Ma vivent dans deux types de familles : la grande famille patriarcale composée de petites familles patriarcales aux formes moins conventionnelles.

Le village est dirigé par un chef (appelé quăng bon) qui a pour mission de présider aux cérémonies rituelles.

Le chef de la grande famille est le membre le plus âgé de la génération la plus élevée au sein du clan.

Responsable de la gestion de toutes les affaires familiales du clan, il a la garde d’objets précieux comme des gongs.

Les jeunes générations de chaque petite famille patriarcale, apprennent les traditions et les coutumes ancestrales auprès des aînés.

Costume traditionnel

Le costume traditionnel de l’ethnie Ma du Vietnam est le véritable symbole de leur identité culturelle.

Hommes et femmes Ma portent un pagne de différentes longueurs, parfois simples, d’une seule couleur, avec deux lignes de motifs le long du bord.

Les hommes portent un haut à col rond, le pan arrière couvre entièrement les fesses.

Les femmes portent des tuniques brodées à la main avec des motifs élaborés et de longues jupes sombres.

Elles aiment les colliers de perles de différentes couleurs.

À 9-10 ans, les filles Ma commencent à apprendre le tissage de brocatelle.

Les Ma qui tiennent à la tradition continuent de planter le cotonnier, de filer, de teindre leurs tissus et de tisser les motifs que leurs ancêtres ont inventés : des plantes, des oiseaux, des animaux, des maisons sur pilotis…

Ce sont les mêmes symboles qu’on retrouve lors des cérémonies rituelles.

Les costumes traditionnels varient selon les sous-groupes de l’ethnie Ma.

Les croyances des Ma jouent un rôle essentiel dans leur vie.

Les Mạ sont polythéistes, les dieux (appelés Yàng) sont les forces surnaturelles qui régissent leur vie.

Il existe plusieurs dieux, le dieu de la montagne, le dieu de la maison, le dieu des récoltes, le dieu du fleuve.

Les Ma sacrifient des animaux pour les récoltes, les naissances, les maladies ou les décès.

L’un des éléments essentiels de la cérémonie est la perche rituelle.

Les Ma érigent deux perches, l’une, petite, dans la salle-cuisine centrale de la maison et l’autre, plus grande, dans la cour.

Ils croient que les divinités s’y abritent, la perche est le pont reliant les divinités au commun des mortels.

Les divinités descendent sur la pointe de la perche de la maison pour déguster de l’alcool et recevoir les offrandes. La perche de la cour sert à attacher le buffle qui sera sacrifié.

Le faste de la cérémonie dépend des moyens dont on dispose.

Riche, on peut sacrifier un buffle, plus souvent ce sera un porc , une chèvre ou un coq, l’essentiel est de sacrifier un animal.

Le grand rituel sacrificiel du buffle, réalisé à la fin de la saison des récoltes, exprime la gratitude envers les dieux pour une récolte abondante et pour demander des récoltes prospères à venir.

A la fin de la cérémonie, la chair des buffles est découpée et répartie entre les familles.

La part des divinités est prélevée : accompagnés des gongs et des joueurs de cors, les hommes sacrés vont offrir aux divinités tutélaires la viande qui leur est due.

Le son des gongs, des chants, des danses crée la foi face à une vie faite d’incertitudes et de catastrophes naturelles.

Ces pratiques spirituelles ancrées témoignent de la profonde connexion des Ma avec leur environnement et renforcent leur identité culturelle unique.

Quelles sont les ressources du peuple Ma ?

Les rizières jouent un rôle essentiel dans la vie du peuple Ma. Ils ont des pratiques agricoles adaptées aux terrains montagneux, à la nature et aux ressources environnantes.

De nos jours, la production agricole connaît une diversification des espèces cultivées et des modes de commercialisation.

En plus du riz, le maïs, les courges, le tabac et le coton sont cultivés.

Les Ma sont renommés pour la culture du coton et le tissage.

Dans la région de la rivière Dong Nai, les Ma utilisent des buffles pour travailler la terre.

Les principaux outils agricoles sont les houes, les haches, les couteaux et les faucilles.

Les Ma ne chassent plus, ils se tournent vers l’élevage de poissons, de bétail et de volailles.

La pêche est très populaire.

Artisanat et art populaire

Le tissage et la broderie tiennent sont en bonne place.

La vannerie est aussi largement pratiquée.

Le peuple Ma fabrique des pirogues pour voyager, transporter et pêcher sur la rivière.

Ils connaissent de nombreuses légendes, histoires anciennes et chansons folkloriques lyriques appelées « tam less ».

L’instrument de musique traditionnel est un ensemble de six gongs.

Un tambour recouvert de peau de buffle tient le rythme des cérémonies.

Les Ma jouent souvent de la flûte de bambou et de la corne de buffle.

L’ethnie Ma au Vietnam occupe une place importante en tant que gardienne des traditions séculaires et des valeurs essentielles du pays.

Leur histoire, leurs maisons, leurs costumes, leurs croyances religieuses, forment un tissu social authentique qui mérite d’être préservé.

Vietnam Évasion vous accompagne pour un voyage d’exception à la découverte des traditions et à l’écoute de la musique des gongs des Ma!