
La femme vietnamienne
Confucius disait :
« Les femmes doivent suivre trois obéissances : lorsqu’elles sont jeunes, elles obéissent à leur père ; lorsqu’elles sont mariées, elles obéissent à leur mari ; quand elles sont veuves, elles obéissent à leurs fils ».
Au sein de la société vietnamienne, très patriarcale, les femmes et les jeunes filles étaient majoritairement soumises à l’autorité des hommes.
Longtemps, le droit des femmes fut une problématique majeure oubliée par le régime vietnamien, occupé à améliorer les conditions de vie de la population et l’état sanitaire du pays.
L’évolution de la condition féminine intervient au cours du XXᵉ siècle.
L’égalité entre les sexes a encore du chemin à parcourir, mais les femmes acquièrent de véritables droits qui en font les égales de l’homme.
En 1946, les Vietnamiennes obtiennent le droit de vote.
Cette nouvelle loi doit le jour au « mouvement des femmes contre l’impérialisme » créé le 20 octobre 1930, appelé aujourd’hui « Union des femmes vietnamiennes ».
Cette association promeut l’égalité homme-femme et les droits des femmes au sein de la société.
En toute logique, la date du 20 octobre est retenue pour célébrer la journée des droits des femmes vietnamiennes.
En 1989, le Vietnam est le premier pays d’Asie à ratifier la convention internationale des droits de l’enfant afin d’améliorer les conditions de vie des enfants, et notamment des jeunes filles.
Depuis les conflits du XXᵉ siècle, les Vietnamiennes occupent une place majeure dans la vie économique du pays.
Mais les progrès restent timides, les femmes sont encore stigmatisées et dépendantes de leur mari.
Être une fille au Vietnam est encore compliqué.
La pression sociale pousse les jeunes filles à se marier tôt pour des questions d’honneur familial.
Les femmes célibataires sont très mal vues par l’entourage familial et par l’ensemble de la population. Les mères célibataires le sont encore plus.
En cas de grossesse non désirée, une jeune fille n’a de choix que d’avorter (seul moyen contraceptif durant de longues années, mais çà évolue doucement) ou de se marier.
L’éducation sexuelle, la contraception, le planning familial arrivent sur la pointe des pieds.
La femme dans la société moderne
L’éducation et l’emploi sont généralisés.
Les filles reçoivent la même éducation que les garçons et ont accès à l’enseignement supérieur. Elles représentent aujourd’hui plus de la moitié des étudiants.
Plus de 50 % des travailleurs sont des femmes. Elles sont présentes dans tous les secteurs, du travail agricole aux postes de haute direction.
Le Vietnam est montré en exemple, de nombreuses femmes sont admirées et respectées pour ce qu’elles apportent au pays.
Cependant, les disparités salariales et les stéréotypes sexistes persistent.
Une Vietnamienne sur trois est confrontée à la violence domestique…
La vie est d’autant plus difficile pour les jeunes filles des minorités ethniques. Discriminées, exclues des systèmes scolaires, privées d’informations sur leurs droits, elles évoluent dans des milieux précaires.
Elles font face aux traditions et se retrouvent exposées :
– Aux mariages précoces :
Alors que le mariage avant la majorité est interdit par la loi au Vietnam, le mariage précoce est encore une réalité.
Les mariages précoces diminuent les risques de relations ou de grossesses hors mariage et le risques de déshonneur pour la famille.
Le mariage n’est pas toujours arrangé ou forcé. Beaucoup de jeunes filles cherchent à se marier très tôt, par habitude et coutume.
C’est aussi une solution pour les familles les plus pauvres.
Les filles espèrent une vie meilleure grâce à une union, mais la réalité est tout autre. Privées d’éducation, elles se renferment encore un peu plus dans le cercle vicieux de la pauvreté.
La qualité de vie des femmes des ethnies minoritaires, le taux de mortalité maternelle dans ces groupes de personnes est un vrai sujet de préoccupation.
– Au trafic d’êtres humains qui sévit au Vietnam :
Au Vietnam et dans d’autres pays limitrophes, des femmes sont prises dans des systèmes de traite par des personnes en qui elles ont confiance.
Avec le développement d’Internet et des réseaux sociaux, les criminels échangent les personnes, les soumettent au travail forcé, aux abus sexuels, à la prostitution et au mariage forcé.
Les familles les vendent pour faire face à des soucis d’argent.
En raison de la politique de l’enfant unique mise en œuvre de 1979 à 2015, la population féminine chinoise est en baisse.
Les jeunes hommes qui cherche une épouse s’intéressent plus au fait d’avoir un bébé qu’au mariage lui-même. Cela a pour conséquence l’abandon des épouses après la naissance et des abus avant cela.
Au Vietnam, le travail de prévention sociale, de communication et la lutte contre la traite des êtres humains, font l’objet d’une attention particulière.
L’Union des femmes vietnamiennes est active dans ce domaine.
Chacun doit prendre sa part et coopérer pour lutter contre un tel fléau.
>> La coopérative de Lung Tam où l’artisanat traditionnel est préservé
Les femmes dans l’histoire
L’histoire du Vietnam est remplie de femmes exceptionnelles qui ont marqué leur époque.
Au cours des guerres et des luttes pour l’indépendance. Ces femmes ont joué un rôle actif faisant preuve de bravoure.
Les femmes et les guerres
Quelle que soit la période, la femme vietnamienne a toujours fait preuve de courage pour défendre sa patrie et tout ce qui lui était cher.
Tout en s’occupant de leurs foyers, de leurs exploitations , de leurs commerces, les femmes participèrent activement aux efforts de guerre.
Durant les différents conflits qui ont traversé le pays, elles ont toujours été au front et de tous les combats.
Les milices et les guérillas comptaient près de 40 % de femmes et de nombreuses victoires furent remportées grâce à elles.
Femmes héroïques :
– Les Sœurs Trung, décédées en 43 après J.-C., connues au Vietnam sous le nom de Hai Bà Trưng, sont considérées comme des héroïnes nationales.
Du haut de leurs éléphants de combat, les sœurs Trung ont évincé la dynastie Han du Giao Châu, région qui englobait à l’époque le Nord du Vietnam et une partie du Guangxi et du Guangdong en Chine.
Après avoir repoussé hors de leur village une petite unité chinoise, elles réunissent une grande armée, formée principalement de femmes.
En quelques mois, elles s’emparent de 65 citadelles et libèrent le nord du Vietnam.
Elles deviennent les reines du pays et réussissent à repousser les attaques chinoises pendant deux ans.
– Đặng Thùy Trâm, est née en 1943 dans une famille aisée à Hanoï.
En 1966, au moment où l’Amérique s’engage dans la guerre du Vietnam, elle obtient son diplôme de médecin.
Le 23 décembre 1966, Đặng Thùy Trâm part au front du Sud comme volontaire de l’armée du Nord. Elle rejoint la province de Quảng Ngãi avant d’être affectée comme médecin-chef au dispensaire du district de Đức Phổ.
En 1968, la jeune femme adhère au parti communiste, elle meurt deux ans plus tard, à l’âge de 27 ans, d’une balle américaine.
Après sa disparition, Fred Whitehurst, un officier américain, trie les objets laissés par les soldats du Nord et tombe sur deux des carnets de son journal intime. Bouleversé par leur lecture, il les conserve et plus de trente ans après, il les restitue à la famille de Đặng Thùy Trâm.
Publiés en 2005 et intitulés Nhật ký Đặng Thùy Trâm , en France « les carnets retrouvés », seront traduits en 20 langues.
– Võ Thị Sáu a commis à plusieurs reprises des tentatives d’assassinat contre des militaires français et des collaborateurs vietnamiens, durant la guerre d’Indochine, elle fut exécutée au bagne de Poulo Condor, elle avait 19 ans.
– Triệu Thị Trinh
Déclare : « Je souhaite dompter les tempêtes, tuer les baleines, chasser les envahisseurs, reconquérir le pays, défaire les liens du servage, et ne jamais courber l’échine pour devenir la concubine d’un homme, quel qu’il soit ».
Elle est souvent décrite comme la « Jeanne d’Arc vietnamienne ».
A vingt ans, en 246, en tunique jaune, chevauchant son éléphant de guerre, elle part lutter contre l’occupant chinois.
– Tô Thị ou Dame Tô Thị, une autre figure de la femme vietnamienne, celle qui attend !
Personnage d’un vieux conte vietnamien intitulé « Histoire de la statue d’une femme attendant son mari ». Au sommet d’une montagne de Lang Son la statue de pierres évoque une femme portant un bébé dans ses bras, elle scrute l’horizon, elle espère le retour de son mari parti à la guerre.
Les femmes du Vietnam, leurs foyers.
Un proverbe vietnamien qui dit :
« Les hommes font les maisons, les femmes font les foyers » (Đàn ông xây nhà, đàn bà xây tô âm).
De nos jours, en ville surtout, les Vietnamiennes sont plus indépendantes et ont moins à se soucier des barrières sociales ou des préjugés.
En travaillant, elles contribuent à l’édification d’une société en plein développement.
Elles deviennent partenaires, participent aux prises de décisions, tout en préservant le bonheur familial.
Les valeurs traditionnelles font d’elles des femmes généreuses, pleines d’énergie et de passion, qui savent aussi affirmer leur personnalité.
Elles tiennent leurs maisons, éduquent leurs enfants, perpétuent les us et traditions, se lancent dans les études, enrichissent leurs connaissances, améliorent leurs compétences.
Elles font preuve de dynamisme, de courage face aux épreuves, de compétence, de passion et de générosité.
Femmes politiques, femmes d’affaires, scientifiques, artistes, sportives, paysannes, commerçantes, mères au foyer, toutes les femmes vietnamiennes sont des héroïnes qui font avancer la société.
>> Musée des Femmes du Vietnam à Hanoi, une destination culturelle attrayante
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