
Les La Hu font partie d’une des plus petites ethnies qui vit au nord-ouest du Vietnam, en lisière de la frontière chinoise.
Vietnam Evasion est parti à leur rencontre, suivez le guide !
Origine et diversité du groupe

Originaires des plateaux du nord du Tibet, issus du groupe ethnique Qiang et d’autres ethnies tibétaines, les La Hu sont descendus vers le sud pour peupler le Yunnan au XVIIe siècle, puis au XIXe siècle ils progressent jusqu’au Myanmar, en Thaïlande, au Laos et au Vietnam.
Au Vietnam, les La Hu comptent plusieurs groupes locaux : La Hu Su (La Hu jaunes) – La Hu Na (La Hu noirs) – La Hu Phung (La Hu blancs).
Ils ont aussi d’autres noms : Xa Toong ou Xa aux feuilles jaunes – Xa Puoi – Xa Quy – Khu ou Co Sung.
Groupe linguistique : tibéto – birmane.
Selon une légende, les La Hu étaient d’excellents chasseurs de félins, leur nom signifierait « aussi fort qu’un tigre » !
Implantation
Ce peuple avait coutume de déménager à chaque saison des feuilles mortes. Il migrait dans les forêts du fleuve Noir, s’établissant là où il était possible de survivre.
Le gouvernement les a encouragés à se sédentariser et à cultiver le riz en terrain inondé.
Les gardes-frontières de Lai Châu les ont persuadés de descendre au pied des montagnes.
C’est dans le district de Muong Té et les villages proches de la frontière avec la Chine qu’ils se sont établis. Leurs petits hameaux sont posés maintenant aux creux des montagnes sauvages. Ils ont pu constituer des villages fixes de 20 à 30 foyers et améliorer leurs moyens d’existence.
Répartition géographique – les villages, les maisons
L’ethnie La Hu occupe les villages de Muong Té, Bum To, Nam Sa et Nam Cau. La vie reste difficile dans ces hameaux et villages éparpillés à flanc de coteau et au pied des montagnes.
En ce qui concerne le logement, l’État aide les habitants à se doter de logements solides. Fini les toits de chaume, les murs en bambou ou parfois en pissée comme chez leurs voisins Ha Nhi et les sols en terre battue. Les maisons répondent maintenant aux trois critères de sécurité, d’espaces et de résistance aux fortes pluies et aux tempêtes.
La disposition intérieure n’obéit à aucun ordre, mais il existe toujours un foyer pour la cuisine et le chauffage placé dans la pièce principale où couche le maitre de maison.
L’hôtel des ancêtres sera placé à la tête du lit de ce dernier.
Vie sociale, la famille
Les habitants d’un hameau La Hủ peuvent appartenir à plusieurs lignées. Chaque lignée comprend un certain nombre de branches portant chacune un nom d’oiseau ou d’animal.
La famille La Hủ comprend en moyenne de 6 à 8 membres. Le caractère patrilinéaire est de mise, les femmes jouissent de l’égalité dans la vie familiale. Seuls les fils héritent des biens.
Les La Hủ mangent du riz nature, des légumes, des jeunes pousses de bambou, des féculents et de la viande. Ils conservent les aliments par le séchage, conservent du bambou aigres, sèchent le bambou, les champignons, les épis de bois (cardamome et autres plantes et épices). Les La Hủ ont l’habitude de boire beaucoup d’alcool, en particulier pendant les fêtes.
Les jeunes sont libres de choisir leur conjoint, ils sont monogames. Le mariage dans la même branche est interdit, mais toléré entre les cousins. La coutume veut que les frères du mari n’épousent pas les sœurs de la femme. La durée de la période de matrilocal (vie chez les parents de la femme) est de à 2 ou 3 ans.
Les femmes accouchent dans leur chambre, des vieillards donnent un nom à l’enfant, cependant quand un hôte inattendu se présente, on lui réserve cet honneur. Si l’enfant est malade, on lui choisira un autre nom pour conjurer le sort.
Au décès d’une personne, on tire trois coups de feu pour chasser les esprits et annoncer la nouvelle au village. Le corps est placé sur une natte à même le sol, des rites d’offrandes (thé et riz) sont célébrés et les hommes dansent aux sons des trompettes. Le choix d’un arbre pour le cercueil est précédé d’un rite qui consiste à jeter un œuf au sol. Celui de l’emplacement de mise en terre est aussi déterminé par le rite de l’œuf. Les deux seront définis quand l’œuf se brise. Les La Hủ ne dressent pas de maison funéraire.
Vie spirituelle – Croyances et rituels sacrés

Dans l’ensemble, les La Hu ont gardé leurs anciennes croyances. Les La Hu du Vietnam n’ont pas encore été influencés par les grandes religions,-confucianisme, bouddhisme et taoïsme.
Les ancêtres font l’objet d’un culte important qui ne remonte qu’à la génération des parents. Le culte des trois générations antérieures n’a lieu qu’en cas de maladie grave.
Une fois par an, après la mise en culture du maïs, le jour du tigre du 4e mois, les habitants célèbrent le culte du Génie du Sol pour demander protection et prospérité.
Dans le cycle de la production, on accomplit encore des rites en l’honneur de l’âme du riz, du maïs.
Les forgerons célèbrent le culte du Saint Patron de leur métier au dixième mois, le jour du cheval.
Chez les La Hu le ciel est peuplé de fantômes bons et mauvais, le plus puissant est Mô ma (Seigneur du Ciel). On lui rend les honneurs au Jour de l’An (le Têt) pour demander ses bienfaits. La fête du Tết n’est pas fixée à une date déterminée, chaque hameau fête son Tết à la fin de la moisson.
Thò po a ma (accoucheuse) est un esprit important qui s’occupe de la naissance et de la mort. Elle porte sur sa poitrine six mamelles pour allaiter les hommes, et sept mamelles sur le dos pour allaiter les esprits. Elle habite au ciel un hameau avec un grand lac et un pêcher. Toute femme qui veut avoir un enfant doit s’y baigner, le fruit du pêcher engendre un bébé fort ou faible selon la grosseur du fruit. C’est elle qui donne à chaque mortel un métier, les plus beaux étant ceux de sorcier et de forgeron.
Les trois mondes des La Hu
Comme les peuples du groupe tibéto-birman, les La Hu croient que l’univers comprend trois mondes: les mondes des êtres du ciel, du sous-sol et de la terre.
Les La Hu attribuent une âme (la) aux animaux domestiques (buffle, bœuf, cochon) et sauvages ainsi qu’aux plantes (riz, maïs).
Les hommes possèdent jusqu’à douze âmes. Dans la maison, les âmes principales se réunissent autour de l’âtre. Les âmes secondaires de chaque membre errent partout. Si elles s’égarent ou sont attrapées par des esprits malins, l’individu est malade et doit être exorcisé.
On distingue les esprits bienfaisants des esprits malfaisants. Les premiers (esprits de la maison, y compris ceux des parents et ancêtres, esprits de la cuisine, du mur, du vent, du tonnerre…) protègent la famille, mais aussi la punissent (accidents, maladies) si elle commet des méfaits ou néglige leur culte. Les esprits malfaisants (esprits de la forêt, de la source, du banian, du sol, des victimes de mauvaises morts..) doivent être adorés convenablement pour éviter leurs méfaits constants.
Agriculture et subsistance

La commune de Bum To compte plus de 800 foyers répartis dans 8 villages, 100 % sont La Hu.
Leurs principales sources de revenus proviennent de l’élevage et de l’agriculture à petite échelle, de la chasse, de la pêche et de la cueillette.
Par le passé, la vie des habitants était très difficile : absence de routes, d’électricité, logements exigus, cohabitation de plusieurs générations et nombreuses coutumes arriérées.
La route est longue vers le progrès, bien que les projets de soutien aient amélioré la vie des habitants, certains restent dépendants, refusant de s’impliquer dans un monde qu’ils ne connaissent pas.
La commune mobilise régulièrement la population pour changer les mentalités, renforcer le développement, protéger les forêts (incendies, glissements de terrains), se concentrer sur la récupération des terres brûlées pour l’agriculture, la sylviculture, introduire de nouvelles variétés pour accroitre la productivité.
Les La Hu du Vietnam s’étaient adonnés à la culture sur brûlis (le rây). La culture du riz inondé est fortement incitée.
La commune mobilise les La Hu afin de planter des hectares de galanga, de cardamome sur les terres des brûlis et de développer l’élevage.
Costume traditionnel

Pour les femmes de l’ethnie La Hu, le turban, fabriqué de façon sophistiquée, exprime le désir de vivre en harmonie avec la nature.
Elles font une raie aux cheveux et les fixent par un anneau brun rougeâtre, puis, elles enroulent quatre couches de turban autour de leur tête. Elles utilisent un tissu bleu ou rouge, le brodent conformément aux critères esthétiques du peuple La Hu. Les femmes ajoutent des fils rouges et des glands colorés, grâce auxquels on peut déterminer l’âge. Les femmes âgées n’en portent jamais.
La tunique, noire indigo, descend à mi-jambe, boutonnée à droite, elle est ornée au cou et sur la poitrine d’étoffes vertes, rouges, blanches et noires. Pour les grandes occasions elles enfilent une veste blanche, sans manche fermée et ornée de papillons, de pièces en argent et de fils rouges.
Les vêtements des hommes La Hủ sont plus simples, en tissus teints indigo et semblables à ceux des autres ethnies des montagnes.
Les chapeaux des bébés protègent les âmes.
Musique, instruments traditionnels et danse
Les La Hu ont de nombreuses chansons folkloriques en langue Ha Nhi et des instruments de musique uniques. La flute à calebasse, l’instrument de musique populaire donne une gamme de cinq notes avec cinq tuyaux de bambou de longueurs différentes (Ulusi en Chine).Les danses et la musique se réfèrent aux cycles du zodiaque: tigre, lièvre, dragon, poux, cheval, mouton, coq, chien, porc, écureuil, buffle…
Un circuit au Vietnam incluant une étape chez les La Hu
L’agence locale Vietnam Evasion vous invite à découvrir la région de Muong Té et les villages La Hu.
Encore préservée du grand tourisme, cette aventure en terre des montagnes vous réserve de belles rencontres ethniques.
Votre circuit guidé se déroule dans de magnifiques paysages, en montagne, dans le creux des vallées, le long de la rivière noire.
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