Ethnie Ta Oi des montagnes du centre Vietnam

Ethnie Ta Oi du centre Vietnam

Lorsque l’on voyage au pays de l’ethnie Ta Oi, on s’immerge dans de beaux paysages, on découvre la faune, la flore et les coutumes de cette tribu minoritaire des montagnes du centre Vietnam.

Découvrez une culture authentique, au milieu de paysages sauvages

L’agence locale de voyage Vietnam Evasion .vous présente la minorité ethnique Ta Oi et leurs sous-groupes : Pa Cô, CanTua et Ba Hy.

Ou vit l’ethnie Ta Oi du centre Vietnam ?

Leur aire d’habitat se situe dans les deux districts : A Luoi (Thua Then Hué) et Huong Hoa (Quang Tri) du centre du Vietnam..

Les Ta Oi vivent dispersés le long de la chaîne de montagnes Truong Son (chaîne annamitique).

• Le district d’A Luoi : proche de Hué, est en grande partie peuplée par cinq ethnies minoritaires que sont les Pa Cô, une partie des Tà-Ôi, les Ka Tu, les Co Tu et les Vân Kiêu.
• Le district de Huong Hoa : frontalier du Laos, est occupé par les Bru-Van Kieu et une partie des Ta Oi.

Profondément marqués par les guerres d’Indochine et du Vietnam, c’est à la réunification qu’ils retrouvent leurs régions. Ensemble, ils contribuent activement à la reconstruction de leur lieu de vie et à la préservation de leur culture.

La langue Tà Ôi appartient au groupe môn-khmer. Un alphabet basé sur les lettres latines a été développé pour transcrire cette langue, avec le dialecte Pa Co en référence.

L’origine des Ta Oi est un sujet de débat.

Certains chercheurs estiment qu’ils seraient venus du Laos.

Les anciens du peuple Ta Oi maintiennent qu’ils ont toujours vécu dans la cordillère annamitique.

Le peuple Ta Oi appartient à la population la plus ancienne de la chaîne Truong Son.

L’histoire dit que leurs ancêtres faisaient partie de l’empire Khmer (Cham). 

Les villages de l’ethnie Ta Oi sont appelés Vel 

Construits en cercle ou en éventail, les villages sont dispersés principalement le long des cours d’eau et dans de petites vallées à flanc de collines. Occupant un territoire bien déterminé, ces zones contiennent des points d’eau, des espaces agricoles, des lieux de chasse et d’élevage, des forêts interdites (ou forêts fantômes – les cimetières) et des forêts abritant des temples.

Les villages des Ta Oi, d’une centaine d’habitants, comptent plusieurs dizaines de maisons. Village défensif, il est entouré de clôtures qui le protègent des animaux sauvages, des voleurs et des bandits.

La distance entre deux villages est souvent importante, des cours d’eau ou de hautes montagnes servent de frontières naturelles. Dispersés, isolés, les Ta Oi ont des difficultés de communication entre voisins.

Un temple appelé Var est implanté en forêt à l’entrée de chaque village, lieu de culte sacré, c’est aussi la porte du village.

Le cimetière de chaque village est situé à l’ouest dans une forêt (forêt fantôme) où il est interdit de bruler, de chasser, de pêcher et de cultiver.

La maison communale est le lieu de réunion et de festivités, des gongs, des jarres et des trophées de chasse y sont exposés. C’est le salon d’accueil des étrangers et le lieu où se traitent les affaires importantes.

Les maisons sur pilotis (dung) des Ta Oi abritent un certain nombre de familles de même lignée.

Chaque clan possède un autel dans sa maison où chaque famille peut se recueillir en cas de maladie, d’accident ou de besoin.

Ces maisons sont facilement reconnaissables à leurs toits à deux pignons décorés d’un symbole unique, la « coupe khau ». Il incarne les traits culturels et donne des indications sur l’importance de la famille.

Les maisons font face à la maison communale, à sa grande cour et aux piliers de cérémonies de sacrifices du buffle.

La chefferie Ta Oi , appelée Vil, gouverne et organise les cérémonies

La Vil comprend, dans l’ordre, le chef du village, un chef militaire, les chefs de clan et le conseil des anciens.

Le chef du village (aryay vil ou xuat vil) est généralement un membre d’une lignée familiale ancestrale.

Le chef de village, est autonome, il est le garant du droit coutumier qui se perpétue depuis des générations. D’une lignée familiale reconnue, il jouit d’une solide connaissance des coutumes, de la religion et des croyances.

Doué pour la diplomatie, l’armée et l’agriculture, le chef du village est responsable de la gestion et du fonctionnement de l’ensemble du village. Gestionnaire foncier, il est chargé de son organisation et de son aménagement. Homme respecté, tous le considèrent comme étant le représentant du Yang (le ciel).

Le chef du village est secondé par un chef militaire (tarleng) qui, en temps de paix, est chargé d’inciter les villageois à construire les clôtures, les greniers, il participe au maintien de l’ordre.

Unité sociale unique des minorités ethniques du centre, les chefs de clan (mu ou ya) participent à la gestion du village.

Le conseil des anciens du village a pour mission de conseiller les chefs du village. Les chefs de clan (mu et les ya) et tous les anciens du village en font partie. 

La vie spirituelle des Ta Oi du centre Vietnam 

Les Tà Ôi ont des croyances animistes, ils croient en la présence d’esprits dans tout ce qui les entoure, que ce soit la terre, les montagnes, les rivières, les plantes, les animaux ou les êtres humains.

Ils pratiquent la divination, les rituels religieux font partie intégrante de leur vie quotidienne.

Les chamans et les sorciers (mojao ou nokru), orchestrent les rituels. Personnages très prestigieux, respectés, admirés et craints, ils sont à la fois des guides spirituels et des guérisseurs.

Les Tà Ôi célèbrent de nombreuses fêtes et cérémonies liées à la santé, à la richesse, à la protection contre les maladies et aux activités agricoles. Ils organisent des rituels pour demander la bénédiction des esprits pour une récolte abondante.

Le festival A Za Koonh : la cérémonie se déroule dans les maisons communes. Les hôtes sont les anciens du village et les chefs de clan, les invités sont les villageois, les amis et parents des villages voisins. Les offrandes comprennent du poulet, du vin de canne à sucre, du vin de riz, diverses variétés de plantes, du tissu traditionnel de brocart…

La cérémonie d’hommage aux A za (végétaux) vise à remercier le maïs, la banane, le manioc, les pommes de terre… et surtout le riz pour avoir nourri le village. Le festival comprend de nombreuses manifestations: chants et danses traditionnelles (Aza, Poon, Eo), accompagnés de chants folkloriques, autour d’un feu de camp.

Ces fêtes impliquent souvent le sacrifice de buffles.

De nombreux Ta Oi vénèrent également un même objet « sacré », une pierre, un gong ou une jarre, qui seront considérés comme ayant une relation mystique avec la vie du village.

Le cimetière du village sert aux funérailles traditionnelles Ta Oi. L’inhumation est temporaire, quelques années plus tard, la famille organise une cérémonie de ré inhumation. La dépouille du défunt est alors placée dans un nouveau cercueil. À cette occasion, la tombe est superbement ornée de sculptures et de peintures en hommage à l’âme du défunt.

Les proverbes, les chansons folkloriques des Ta Oi du centre Vietnam

Les contes anciens sont d’une grande richesse. Les aînés, transmettent des histoires du passé divertissantes et instructives. Le chant Caơi est chanté lors des fêtes et des festivités, le Ba boih est entonné au travail ou en voyage, le Roih transmet des messages et des conseils lors d’occasions joyeuses, et le Cha chap exprime les amours des jeunes…

Les instruments de musique sont variés : gongs, cymbales, trompettes en corne, flûtes en bambou, violons à deux cordes, luth… Leur usage varie selon les circonstances : lors d’un enterrement, on joue du gong et du tambour, pour une fête joyeuse, on entend  la trompette et la flûte…

Les vêtements des femmes de l’ethnie Ta Oi 

Lorsqu’elles se rendent à des événements ou des fêtes, les femmes Tà Ôi portent généralement des tenues traditionnelles composées de robes, de chemisiers et de ceintures et un sac à dos en bandoulière.

Elles ont des jupes tubulaires et des chemises. Outre les tissus qu’elles tissent elles-mêmes, les Ta Oi utilisent des tissus achetés au Laos et portent aussi des vêtements semblables à ceux des Vietnamiens.

Elles arborent des bijoux traditionnels, des bracelets, des chaînes de cheville, des colliers et des boucles d’oreilles. La coutume de se limer les dents, de se faire tatouer la peau et de porter des bijoux qui élargissent les lobes d’oreilles n’est plus pratiquée que par quelques personnes.

Méthodes agraires et commerce des Ta Oi du centre Vietnam 

Elle sont similaires à celles des groupes ethniques voisins, les Co Tu et les Bru-Van Kieu. Les rizières irriguées se sont développées et la chasse, la pêche et la cueillette complètent la nourriture.

Le tissage pratiqué dans quelques rares endroits est prisé des peuples voisins (notamment les vêtements ornés de plomb et de perles blanches).

Les objets en bambou et en rotin sont utilisés au quotidien pour la cuisine et le garde-manger. Les produits de forge, la céramique et le bronze sont échangés avec les Vietnamiens et d’autres ethnies. Les relations commerciales avec le Laos sont importantes.

L’ethnie Ta Oi aujourd’hui 

Les changements socio-économiques ont contribué à la disparition progressive du patrimoine culturel de nombreux groupes ethniques.

À A Luoi (Hué), les Ta Oi ne possèdent plus de maisons sur pilotis, ils habitent des maisons en béton. Les jeunes, s’habillent comme les Kinh et connaissent peu les chants et les musiques folkloriques.

La préservation et la promotion des cultures  traditionnelles constituent un défi majeur.

L’intérêt que les voyageurs peuvent porter à ces cultures uniques permet aujourd’hui que perdurent certains patrimoines d’exception.

Dans les montagnes du Vietnam on croise ces témoins du passé.

L’agence locale Vietnam Evasion vous invite à la rencontre des peuples minoritaires du Vietnam, à la découverte de leurs riches traditions.

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