
Les Ngai se surnomment également San Ngai, ce qui signifie « peuple de la forêt », en référence à leur lieu de résidence dans le passé, avant l’urbanisation des provinces…
Cette petite ethnie compte environ 2000 personnes.
L’ethnie Ngai est composée de plusieurs ethnies ou groupes locaux.
Leur histoire s’écrit en fonction de chaque groupe local :
- Les Dan sont établis depuis longtemps le long de la côte vietnamienne, principalement à Quang Ninh.
- Les Xin, les khach Gia, les Lé occupent les terres avec Les Hac Ca (Akka) qui seraient les derniers arrivés.
La langue Ngai appartient au groupe linguistique Han (famille des langues sino-tibétaines).
Le groupe Ngai Hac Ca (Hakka, signifiant Invité) a une langue similaire à la langue Ngai de Ngu Dong en Chine.
Les Ngai parlent de nombreux dialectes de Chine du sud, peu d’anciens savent lire et écrire. Les enfants parlent le dialecte de leur groupe et la langue vietnamienne.
Origine et situation géographique de Ngai au Vietnam

Le peuple Ngai est souvent et à tort assimilé au groupe ethnique Hoa venu lui aussi de Chine, chassé par les Han. https://vietnamevasion.com/lethnie-hoa-du-vietnam/
Les Ngai sont originaires de Ngu Dong, province du Guangdong en Chine, juste de l’autre côté de la frontière Vietnamienne. Ils sont
Après la révolte des Taiping (1849-1863), à laquelle ils prirent part, réprimés et expulsés par la dynastie Qing, certains Ngai migrent au Vietnam.
Au Vietnam, les Ngai vivent principalement à Mong Cai, à la frontière sino-vietnamienne et à Quang Hanh, en bord de Bai Tu Long, Ha Long et Hai Phong.
On les trouve aussi dans les terres, dans le delta du fleuve rouge, à Ha Tuyen (proche de Hanoï) et dans quelques localités des provinces d’Ha Bac, en dessous de Ninh Binh (Tam Coc).
Quelques Ngai ont migré dans la périphérie de Saigon en 1954 où ils ont apporté une contribution significative aux industries de la chaussure et du caoutchouc.
Habitat :
Les Ngai vivent dispersés dans les provinces de Bac Giang, Cao Bang, Lang Son, Quang Ninh…
– L’ethnie Ngai des montagnes et de la forêt occupe des maisons en pisé de trois pièces et de deux ailes, coiffées de tuiles yin-yang.
– Les Dan sont installés sur les terres près de l’eau. Leurs maisons sont bâties au sol ou sur pilotis, les façades tournées vers la mer.
– Les Xin, les Ha Ca de Quang Ninh et les autres Ngai vivent dans des hameaux. Leurs maisons, ouvrage de défense, n’ont qu’une seule ouverture en milieu de façade.
– Les communautés côtières et insulaires vivent souvent sur leurs bateaux.
– Les Ngai du sous-groupe Lui Nam qui vivent de la pêche ne forment pas de villages. Ils vivent dans leurs barques le long de la côte, en mer, et parfois les familles se rassemblent le soir à l’amarrage. Les barques sont en bois, longues de 5 à 6 mètres et larges de 2 mètres. Elles sont divisées en 3 parties, la chambre à coucher est au centre, à la proue sont remisés les instruments de pêche, la cuisine est à la poupe.
Activité économique :
Les Dan pêchent au filet ou à la ligne en pleine mer. Ils élèvent des tortues et quelques volailles en cage, les femmes ramassent des coquillages, des crabes….
Depuis quelque temps, les Dan sont organisés en coopératives et disposent de grandes embarcations. Les Dan vivant à terre, l’artisanat et le jardin leur offrent un complément de revenu.
Les Xin, les Hac Ca et les autres groupes des montagnes vivent de l’agriculture, du riz, du manioc, de la patate douce, comme les autres ethnies minoritaires.
Ils exploitent aussi la cannelle, le lin et les porcs de Mong Cai sont réputés.
Les Ngai forgent, font de la céramique, tissent des stores en bambou, des nattes, font de la menuiserie. Ils construisent des barques, avec la fabrication de briques et de tuiles cela répond aux besoins quotidiens et sert également à l’échange de marchandises.
A Hai Phong la saumure Ngai a acquis une sérieuse réputation.
Les Lui Nam, sous-groupe Ngai, vivent de la pêche.
La famille :
La famille Ngai est patrilinéaire. Le patriarche occupe une position principale, il est le garant de l’ordre et des valeurs traditionnelles.
Le mari décide de toutes les affaires importantes ; les fils sont respectés, les filles ne reçoivent aucune part des biens. L’oncle ( khao ) joue un rôle important en tant que « père » des filles, c’est lui qui donne le nom des petits-enfants de la famille.
Il fut un temps où les Ngai fiançaient leurs enfants dès l’âge de 2 ans. Ils confiaient à l’entremetteuse le choix de la future épouse de leur garçon. On offre à la petite fille un bâton de sucre enveloppé dans une étoffe rouge et on lui emprunte son « talisman », une étoffe rouge qui porte son nom, son heure et sa date de naissance. Le talisman sera soumis à l’approbation du Taoshi (le sorcier). Si ce dernier approuve, les deux enfants s’uniront à l’âge de 13/14 ans.
Le gouvernement interdit aujourd’hui ces mariages précoces, l’âge légal est de 18 ans, mais, pas toujours respecté dans les provinces isolées…
Vêtements :

Les costumes des Ngai ressemblent à ceux des ethnies Tay et Nung. Ils portent également des chapeaux de toutes sortes, fabriqués à partir de feuilles, de rotin et de bambou, des foulards et des parapluies.
Les vêtements ne sont généralement pas brodés. Les hommes portent des pantalons longs et des chemises à deux ou trois poches. Les femmes portent des chemises à cinq pans, boutonnées avec du tissu à l’aisselle droite. Les femmes aiment tresser leurs cheveux et les enrouler autour de leur tête.
La vie spirituelle :
Les Ngai croient en l’existence de deux parties de l’être humain (le corps et l’âme), ainsi qu’en l’existence des dieux et des âmes humaines.
Ils vénèrent de nombreux esprits, tels que les esprits des ancêtres, les dieux, Bouddha, les fantômes de la forêt, les âmes de toutes sortes et le génie de la mer !
Chaque culte à son rituel avec différentes. Il existe une classe de personnes spécialisées dans les pratiques religieuses.
Les Ngai croient que la mort signifie que l’âme s’en va vivre dans un autre monde. Ils enterrent souvent avec les morts les objets qu’ils utilisaient de leur vivant. Les funérailles comportent de nombreuses étapes complexes : déclaration du décès, mise en bière, inhumation, l’ouverture des tombes : les Ngai ont la coutume de ré enterrer le défunt, les restes sont conservés dans une jarre en céramique.
Les Ngai organisent un festival du nouveau riz (10° jour du 10° mois lunaire). Ils célèbrent le têt (Nouvel An) le festival des aliments froids…
Les Ngai célèbrent la fête de Ky Yen au début du printemps, une beauté culturelle qui se transmet depuis des siècles, un culte de l’agriculture et des ancêtres. Elle a pour but d’exprimer la gratitude envers le ciel, la terre et les ancêtres. On prie pour une année de beau temps, de bonnes récoltes, la prospérité pour tous, des vêtements chauds, de la nourriture pour chaque famille, une vie paisible et sans maladie.
Les fêtes sont l’occasion de se souvenir des ancêtres, de prier pour de bonnes choses, mais aussi de tisser des liens et de transmettre des valeurs culturelles.
Art Populaire :

L’ethnie Ngai possède un riche patrimoine artistique, avec des chants et des danses folkloriques, et une littérature orale.
Le chant d’amour entre hommes et femmes ( xông cô ) est une forme d’activité culturelle populaire.
Les arts du spectacle, la danse du lion, la danse du bâton et les jeux folkloriques traditionnels expriment leur conception du monde.
Les légendes, les contes de fées, les idiomes, les proverbes sont riches de sens humaniste.
Avec Vietnam évasion :
Pour une première rencontre, en début de circuit, le guide de l’agence locale Vietnam Evasion vous accompagne au Musée d’ethnologie du Vietnam.
Le peuple Ngai y est présenté dans l’espace consacré au groupe linguistique Han, au 2e étage du bâtiment du Tambour de Bronze.
>> Cao Bang
>> Baie Ha Long
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