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Le sens des fleurs au Vietnam

Se rendre au marché aux fleurs est une des vieilles coutumes des Vietnamiens notamment à l’occasion du Têt Nguyên Dan, le Nouvel an, et pour toutes autres occasions festives, afin de fleurir temples et pagodes, les hôtels des ancêtres ou tout simplement pour le plaisir et la symbolique de chacune des fleurs ou plantes.

Les chansons populaires, les contes, les romans populaires font souvent allusion aux fleurs, surtout en amour.

Et sans oublier, les femmes, les jeunes filles du pays, qui portent très souvent des noms de fleurs, on ne doutera pas du romantisme des vietnamiens!

Au cours des mois, surtout en ville et parfois en campagne:

Janvier, les fleurs de pêchers – chance et bonheur aux familles.
Synonymes de l’arrivée prochaine du printemps, de la renaissance et de la prospérité, les fleurs de pêcher sont indispensables pour décorer les maisons des habitants pendant le Têt traditionnel.


Selon la légende, jadis, un démon dominait le monde.
Le Bouddha avait alors aidé l’homme à s’emparer de son territoire.
Pour marquer la frontière de ce territoire, des branches de pêcher furent utilisées. Cependant, durant le réveillon, des démons venus de la mer d’orient sortirent afin de rejoindre les terres.
On y a donc enfoncé des branches de pêcher afin de rappeler à ces démons de ne pas violer le territoire des hommes, ni de troubler ces derniers.
En géomancie, la fleur de pêcher est considérée comme l’élite dans les cinq éléments (métal, bois, eau, feu, terre).
Elle a la capacité de lutter contre les démons et de chasser les mauvais esprits. C’est pourquoi au moment du Têt, les habitants mettent un arbuste de pêcher en fleurs devant la maison.
A Ha Giang, l’aridité et la rigueur du haut plateau de l’hiver laissent place au printemps au rose des pêchers qui fleurissent dans chaque coin des villages.
Les autochtones plantent des pêchers partout, le long des chemins sinueux au pied des roches, en passant par les jardins et même les rizières.
Les pêchers de Hà Giang ne ressemblent en rien à ceux cultivés dans les plaines.
Leurs fleurs qui comptent cinq pétales sont d’un rose clair.

Les fleurs de Ban de février – fidélité en amour.


Les fleurs ban (bauhinia) sont originaires du Nord-Ouest du Vietnam et de trois couleurs: violet, blanc et rouge.
Elles sont attachées à une histoire racontant la fidélité dans l’amour d’un couple de l’ethnie Thaï.
Pour cette ethnie, la bauhinie est très utile.
L’écorce permet de conserver, de fixer, la teinture du tissu indigo.
La fleur et la feuille sont utilisées pour guérir la toux ou le mal de gorge. Les habitants cueillent également les jeunes feuilles, les fleurs et les grains pour cuisiner divers plats
Xen Ban Xan Muong, est le festival des prières organisé par les Thaï pour célébrer la floraison des bauhinies
Les villageois prient pour obtenir d’abondantes récoltes et de la chance au cours de cette nouvelle année. Ils souhaitent également bénéficier d’une vie paisible et prospère.

Mars et les fleurs Sua – symbole de l’amour.
En mars, les fleurs “sua”  éclosent dans le jardin botanique de Hanoï ainsi que dans les rues du quartier historique de Ba Dinh.
Elles recouvrent des branches nues, petites fleurs blanches, délicates, au parfum subtil, qui annoncent l’arrivée des belles journées ensoleillées.
A ne pas confondre avec celle de l’arbre majestueux (quinquina d’Australie) qui lui fleurit en automne.
A Tam Ky, Hoa Sua (ici un arbre) se couvrira de jaune d’or (c’est proche de la petite l’île de Ly Son – il y a un vol depuis Hanoï pour Tam Ky…plus aucune raison de ne pas y aller…!)

Les Lys d’avril – beauté du printemps.
C’est avec « Thiếu nữ bên hoa huệ », jeune femme à la tubéreuse, que le peintre renommé Tô Ngọc Vân, mit à l’honneur la fleur de Lys en message à la beauté du printemps.


Hoa Huê en Vietnamien, (fleur de Lys), s’écrit comme la ville la ville de Huê mais cette dernière est plus spécialisée dans la confection des chapeaux coniques les plus fins qu’il soit.

Les flamboyants rouges de mai (hoa phượng vỹ) – chaleur des sentiments et gaieté.
Au Vietnam, à la fin du XIXe siècle, le flamboyant a été introduit par les Français dans les grandes villes telles que Hai Phong, Da Nang et Saïgon.
Actuellement, cette plante a été largement plantée du Nord au Sud sur les trottoirs, les écoles et les parcs.
Remarquables arbres au port majestueux et aux fleurs d’une tonalité rouge sang, on les voit du plus loin que l’on soit, en ville autour du Lac à Hanoï, mais aussi en campagne.
Les fleurs rouges sont associées à l’âge des élèves, la saison de floraison est aussi la fin de l’année scolaire,
Les fleures pourpres aux pétales tombants en forme de cloche symbolisent la fidélité et l’amour.

Juin, le Lotus – la sagesse.
Le Lotus..fleur emblème du Vietnam, c’est la fleur de la sagesse!
Le lotus possède des symboles forts auxquels le peuple vietnamien peut sʼidentifier et en être fier.
Symbole de pureté et dʼaspiration spirituelle dans le bouddhisme, symbole dʼintégrité et dʼélévation morale dans le confucianisme dont l’éducation sʼest imprégnée depuis des siècles; mais également symbole de beauté, de simplicité et de longévité,
Le lotus particulièrement cher dans le cœur des vietnamiens est présent dans leur vie.
Cette fleur devenue la fleur nationale du Vietnam, figure dans les proverbes traditionnels, les œuvres littéraires, les objets religieux, sur les bâtiments anciens etc

Elle est indispensable aux grandes occasions.
Elle se distingue des nénuphars par sa fleur qui s’épanouit bien au-dessus de l’eau  tandis que celle des nénuphars reste à fleur de surface.
Elle prend racine dans la boue qu’elle purifie en poussant.
Obscurité des profondeurs et clarté à la surface, invisible et visible, intérieur et extérieur.
Un proverbe vietnamien dit: “Poussant dans la boue, le lotus ne sent pas l’odeur nauséabonde” (Gân bùn mà chang hôi tanh mùi bùn).
– Tout est comestible dans le lotus,
Les feuilles matures parfument le riz et les étamines des fleurs embaument délicatement les feuilles de thé, les graines sont utilisées dans la cuisine asiatique et la médecine traditionnelle…
A l’époque impériale, on raconte que les jeunes femmes se déplaçaient en barque sur le lac de l’ouest afin de déposer du thé au cœur de la fleur de lotus avant qu’elle ne se ferme à la nuit tombée.
A l’aube, avant que la rosée ne disparaisse, lorsque la fleur s’ouvrait de nouveau, elles récoltaient le thé qui s’était imprégné du parfum subtil du lotus.
Ce thé porte le beau nom de Trésor du ciel ou thé des Empereurs parce qu’il fut longtemps réservé à ces derniers,
Il est subtilement parfumé et délicat en bouche,

La fleur de Sau en juillet
L’arbre « sau » est une espèce typique de Hanoï.


Ces grands arbres dominent les avenues du quartier historique de Ba Dinh, formant des dômes verts rafraîchissants pendant l’été.
Après les brusques averses du mois de juillet, les petites fleurs blanches « sau » couvrent les sols tels des flocons de neige. Vers l’automne, ces arbres donnent des fruits au goût acide.
Les hanoïens utilisent ces fruits pour confectionner une de leurs spécialités: les jus de « sau » pour se rafraîchir de la chaleur de l’été, ou le « Ô mai sau », une sorte de fruit confit ou encore les « sau dam », fruit au goût aigre-piquant.

Août, les fleurs Dau Da Xoan – rappellent l’enfance
Les arbres « dau da xoan » Clausena excavata Burm.
Ils sont implantés dans les rues du vieux quartier de Hanoï et donnent des petites fleurs jaunes en automne.
Les graines riches en huile peuvent servir à l’élaboration d’un savon, les fruits mûrs qui ont un goût aigre-doux peuvent être consommés. Il aurait aussi certains pouvoir curatifs.
Présent de Ha Giang à Dak Lak il est également cultivé dans de nombreuses autres localités du pays.

La fleur de Sua de septembre (à ne pas confondre avec celle de mars) – alstonia scholaris.
L’arbre du diable fleurit entre septembre et novembre, selon les années.
C’est un arbre tropical de grande taille avec ses petites gerbes de fleurs minimes de couleur ivoire qui se cachent en haut dans les feuillages.
Sa floraison est assez éphémère, mais ses petites fleurs d’un blanc teinté de vert sont extrêmement parfumées

Octobre et les marguerites blanches – hoa cúc họa mi
Petite marguerites, chrysanthèmes, simples, blanches, qui poussent dans la nature et sont aussi cultivées.
C’est l’histoire d’une mère de son fils:
A cause de trop de travail, en partie à cause de sa vieillesse, les forces de la mère se sont progressivement affaiblies et l’ont clouée au lit dans la douleur.


Les médicaments, ne pouvant la guérir son fils a dû aller dans la forêt à la recherche des meilleures médecines pour soigner sa mère durant des jours mais sans succès
Alors qu’il s’est endormi dans une forêt, pleine de fleurs blanches et parfumées,
Un « Hoa Mi » sorte de petit passereau asiatique est apparu et lui a donné une marguerite blanche, avec 5 fleurs, le nombre total de pétales devait lui indiquer combien d’années sa mère vivrait encore,
C’est en raison de sa piété filiale et de son honnêteté que ce jeune homme a été touché par le ciel bleu et a été aidé par le Bouddha.

Octobre, novembre, les champs de fleurs de sarrasin.

Elles ont depuis longtemps fait la beauté des provinces montagneuses du Nord!
Le rendement de cette plante étant moins élevé que celui du maïs ou du riz, la population n’a pas élargi cette culture si ce n’est par endroits pour les besoins touristiques…
Aussi, aujourd’hui, les visiteurs peuvent admirer ces fleurs jusqu’en banlieue de Hanoï.
Dans les districts d’Ha Giang et Dong Van certaines communes fêtent la récolte, un festival existe depuis peu (en octobre), il est très couru des touristes vietnamiens et étrangers.

Dans les montagnes karstiques du nord de Hoang Su Phi, Ha Giang, Dong Van, Meo Vac et jusqu’à Cao Bang partout le sarrasin fleuri en automne!
Si la fleur de sarrasin est presque partout délicatement rosée, celle de Cao Bang sera plus laiteuse (ce n’est pas la même semence).
Il sera semé dans les champs bien sur mais aussi sur les rizières en terrasses après la récolte du riz.

On raconte que dans les temps anciens, une famine dévasta les villages H’Mong. Les autochtones partirent alors à la recherche de nourriture.
Au milieu des rochers, on découvrit une petite fleur blanche rosée, en forme de cœur renversé.
Son goût était aussi subtil que le riz et le maïs.
C’est ainsi que la famine aurait pris fin.

Depuis, les H’Mong confectionnent dès l’automne, après récolte (à la faux), des gâteaux et de l’alcool de sarrasin, il servira aussi d’aliment pour les animaux.
En dehors des 2/3 cultures de base, le riz, le mais et anciennement le pavot, les Hmongs cultivent aussi d’autres céréales tels que le sarrasin, le millet et le sorgho, des deux premières ils font de délicieux gâteaux les Banh tam giac mach pour le sarrasin,
Vous en trouverez sur les marchés, sur celui à reculé de Sa Phin, proche du palais des rois Hmong par exemple. C’est légèrement sucré mais un peu bourratif, çà cale!
Un fois le grain séché, moulu, la farine est mélangée à l’eau pour confectionner des galettes épaisses qui cuiront d’abord à la vapeur puis seront réchauffées sur la braise,
Une partie des grains après récolte seront mis à fermenter pour la fabrication de l’alcool (mêlé au maïs).
Dans ces contrées reculées, les habitants savent fabriquer traditionnellement l’alcool à partir d’ingrédients ayant une haute teneur en amidon telles que le riz gluant, le maïs, le manioc et le sarrasin.
Le riz gluant, Gạo nếp constitue l’ingrédient le plus utilisé à l’élaboration de l’alcool de riz, Ruou gao, en raison de son parfum particulier et sa douceur caractéristique.

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