Une fabrique de textile d’un genre très spécial a été créée dans le nord du Vietnam, au village de Hop Tien (district de Quan Ba – province d’Ha Giang).
Elle emploie des femmes marginalisées.
Des milliers de jeunes Vietnamiennes sont mariées de force ou réduites à la prostitution en Chine où la politique de l’enfant unique a conduit à un fort déficit de femmes.
Certains hommes n’hésitent pas à aller chercher des fiancées, moyennant bon prix, dans les régions pauvres de l’autre côté de la frontière, au Vietnam.
Les Vietnamiennes qui échappent aux mariages forcés ou à l’esclavage sexuel côté chinois se retrouvent stigmatisées une fois revenues dans leur village.
La solidarité et l’émancipation par le travail sont dans cette région pauvre des possibilités d’emploi rares en dehors de l’agriculture.
La coopérative Lung Tam Linen leur ouvre la porte, leur donne des emplois, une profession, des revenus.
Anciennes victimes de trafiquants d’êtres humains et mères célibataires, plus de 130 femmes travaillent dans cette coopérative. Les femmes deviennent plus fortes et gagnent le sentiment d’avoir une place dans la société.
En cousant des sacs, des vêtements, des jouets à base de chanvre, les femmes Hmong gagnent de quoi faire vivre les leurs.
Outre la dimension sociale de cette fabrique, sa fondatrice a en tête de préserver la richesse de la culture Hmong.
L’art recherché des costumes traditionnels passe par de multiples étapes. Il faut sept mois pour transformer le chanvre en un tissu d’exception.
Le chanvre est filé, teint à l’aide de colorants naturels puis orné de broderies ou de Batiks traditionnels.
Les jeunes filles Hmong sont de plus en plus nombreuses à ne plus maîtriser la broderie et la couture de ces costumes colorés.
Nombre d’entre elles achètent aujourd’hui des vêtements faits à partir de tissus fabriqués en Chine.
Sur les marchés de la région, ce sont les habits en polyester aux mêmes motifs Hmong, mais faits en Chine, qui dominent. Leur prix est imbattable.
La fabrique Lung Tam Linen agit à restaurer l’art des costumes traditionnels.
La fondatrice de la fabrique nous explique:
Les vieilles femmes passent leur savoir-faire aux plus jeunes, chaque femme Hmong possède sa propre parcelle pour cultiver le chanvre.
Après la récolte, les tiges seront séchées pour être transformées en fibre. Les tiges doivent être uniformes, fines et ne pas se casser.
Les tiges roulées serrées sont pilées dans un mortier pour éliminer tout résidu, ne laissant que les fibres dures qui sont roulées en gros paquets.
Pour que les fibres deviennent blanches et souples, on les plonge dans de l’eau bouillante éditionnée de cendre, puis dans de l’eau bouillante additionnée de cire d’abeille.
Les femmes filent le chanvre en écheveaux et le tissage commence.
Les Hmong tissent souvent à l’aide de métiers étroits fixés à ceinture.
Le chanvre tissé en longues bandes de parfois 10 mètres doit être lavé encore et encore pour le blanchir.
Le tissu est ensuite posé sur un rondin de bois, les fibres seront aplaties avec une grosse pierre enduite de cire d’abeille que les femmes feront rouler avec leurs pieds.
Le tissu encore rugueux sera lavé plusieurs fois dans de l’eau et de la cendre et mis à sécher jusqu’à ce qu’il soit totalement blanc et lisse.
Les Hmong de Lung Tam possèdent également une technique de teinture à l’indigo inégalable.
Pour obtenir la couleur souhaitée, avec application de cire si l’on souhaite du batik, le tissu doit être teint encore et encore, durant plusieurs jours.
On trempe le tissu dans une solution indigo pendant environ une heure, puis on l’égoutte et on le trempe à nouveau. Ce processus est répété 5 à 6 fois avant que le tissu ne soit séché une première fois. Le tissu sec, on le retrempe. Cette opération est répétée 8 à 10 fois. Le temps nécessaire de trempage dépend en grande partie de la météo.
En périodes sèches, la teinture ne demande que de 3 à 4 jours, s’il pleut cette opération peut durer jusqu’à 2 mois.
Les femmes passent alors à la confection des tenues traditionnelles et des divers articles.
Ces tissus tissés et teints avec beaucoup de soin sont prisés de la clientèle étrangère…
La fabrique compte sur les achats des touristes pour tirer son épingle du jeu et pour préserver ainsi le savoir-faire et l’identité Hmong.
Votre agence locale Vietnam Évasion vous propose la découverte de cet artisanat d’art du pays brumeux d’Ha Giang et vous accompagne à la rencontre de ces personnes d’exception !
La province d’Ha Giang offre de nombreuses activités authentiques: paysages de montagnes spectaculaires, villages ethniques reculés, somptueuses rizières en terrasse, marchés traditionnels hauts en couleur, rencontres avec les ethnies et treks hors sentiers battus.
Nous vous guidons dans la découverte de cette terre extraordinaire, demandez-nous une proposition de circuit, nos devis sont gratuits !
Vous aimerez aussi:
Envie d’un voyage sur mesure au Vietnam, au Laos et/ou au Cambodge?
Créez votre propre voyage et demandez un devis gratuit sans engagement
Devis sur mesure